Intimité en institutions

par :

OpenEdition Journals – Yaëlle Amsellem-Mainguy, Pauline Delage et Arthur Vuattoux

présentation de la ressource :

Cet article explore la manière dont l’intimité est définie, contrainte et négociée dans des espaces institutionnels de contrôle tels que les prisons, les centres médico-sociaux et les casernes.

Les auteurs examinent les défis auxquels les individus font face pour préserver leur intimité dans ces contextes où les interactions, les relations personnelles et même les aspects corporels sont surveillés, contrôlés et limités par des normes sociales et institutionnelles strictes.

Le dossier interroge également les stratégies que les individus utilisent pour contourner ces restrictions et créer des moments d’intimité, tout en analysant comment ces tentatives sont influencées par des normes de genre, de race, de classe et de sexualité.

L’étude croise diverses institutions et contextes culturels (France, Grèce, Québec, Allemagne) et met en lumière les variations dans le traitement de l’intimité selon les structures de contrôle présentes.

En se basant sur des travaux antérieurs en sociologie, notamment ceux de Foucault et Goffman, les auteurs montrent comment des espaces à visée éducative, répressive ou militaire imposent des contraintes spécifiques aux individus, qui vont de la surveillance continue aux limitations de mouvements ou d’expression.

Les contributions incluent des analyses sur :

  • L’intrusion institutionnelle dans la sphère privée et les tactiques des individus pour se réapproprier un espace personnel.
  • Le rôle des normes de genre et des attentes sociales dans la construction de l’intimité, souvent à travers des actions de résistance ou de conformisme face à l’institution.
  • Les exemples de négociations personnelles, telles que des stratégies pour rencontrer des proches ou préserver des relations amoureuses dans des conditions difficiles.

informations complémentaires :

Ce dossier s’inscrit dans une réflexion plus large sur la gestion de l’intimité dans les institutions dites “totales” et sur la manière dont les individus tentent de créer un “territoire intime” au sein de ces espaces fermés.

L’étude s’appuie sur des exemples de prisons, de foyers pour jeunes sous contrainte judiciaire, de casernes militaires, et d’institutions médico-sociales, et propose de nouvelles pistes pour comprendre l’impact du contrôle institutionnel sur la vie intime.

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